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Les charmantes amandes

Vieillissent les amis comme leurs amies
et parlent une très fine soirée d’automne :
-C’est douce le notre amour et il ne veut déjà fatigues.
Sourire de têteblancs, conversation dans un coin.



Le temps, déjà temps, de quiétude se remplisse.
Nous avons vu les fleurs en mourant, les martinets en passant.
Les feuilles tombent tout en embrassant la lumière sereine et

le ciel est plus subtil pour les hommes qui partent-.


Et disent les amies : -Oh quel beau bon sens, amis !
Bien il y a pour le discret, à chaque tour, délices :

vous faites verses vieillots, menez amours  fictives

et encore, dans la pénombre dites les mots anciens.



Nous étions belles, un jour… Peut-être que maintenant

seulement vous offrons la mélancolie.
Le notre charmant vous l’avez respiré seulement   un jour,

comme la fleuraison que répande l’amandier-.

Et Filemom, l’un qu’était le plus vieux, lui saluait :
-Vous donniez au ciel, oh fleurs de bijou et de tendresse,
je ne sais pas quelle bleutée de vos yeux apprise
et, pour le chemin de vos voir, vous ce faisait tout plus clair.



Et aujourd’hui encore vous êtes plaisantes pour les amis,
amandes durables, amandes délicates
qui cachez les blancheurs un peu ridées
dans vos yeux velours doux et frileux.

Josep Carner

EK

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